Spartina townsendii H. et J. Groves

2. – S. townsendii H. et J. Groves (Spartine anglaise. Engels slijkgras. Englisches Schlickgras). — 20-100(-150) cm. — Juill.-oct. — Hél. — Vases salées et saumâtres ; plante pionnière. — Mar. : C. — Côtes de l’Europe occ. En extension sur la plupart des côtes des régions tempérées.

OBS. — 1. – Spartina townsendii est une plante d’origine hybride, résultant du croisement de S. maritima avec une espèce américaine, S. alterniflora Loisel. Il a été observé pour la première fois dans la baie de Southampton, en Angleterre, en 1870. Il s’est ensuite largement répandu, loin des stations des parents. L’extension de cette graminée, introduite volontairement dans nos régions en 1924, pour fixer des vases salées, a fortement modifié la physionomie de la végétation de ces milieux ; d’une vitalité extraordinaire, cette plante supporte aisément l’immersion journalière dans l’eau salée.

          2. – Sous le nom de Spartina townsendii, on désigne au moins deux taxons différents, répandus l’un et l’autre dans le territoire de la Flore : la var. townsendii, hybride diploïde stérile entre S. alterniflora et S. maritima, et la var. anglica (C.E. Hubbard) Lambinon et Maquet (Syn. : S. anglica C.E. Hubbard), taxon tétraploïde fertile qui s’est différencié à partir de cette souche. Ces plantes peuvent se distinguer par les caractères suivants :

– var. townsendii : Anthères restant partiellement incluses à la floraison, indéhiscentes, longues de (4,5-)5,5-6,5(-7,5) mm ; pollen avorté, ne dépassant pas 39 µm de diam. Ligule longue de 1 mm au max. Axe de l’épi à partie terminale (au-delà de l’insertion du dernier épillet) longue de 23(-29) mm au max. ;

– var. anglica : Anthères bien exsertes de l’épillet à la floraison, déhiscentes, longues de (7-)8-9(-10) mm ; pollen normal, de 43-60 µm de diam. Ligule longue de 1-2(-3) mm. Axe de l’épi à partie terminale (au-delà de l’insertion du dernier épillet) longue de (18-)24-35(-50) mm. Plante gén. plus robuste que la précédente.

Ces deux taxons sont souvent traités par les auteurs récents comme des espèces autonomes (ou plus exactement l’un comme un hybride au sens strict et l’autre comme une espèce hybridogène), mais des intermédiaires, présumés triploïdes, peuvent s’observer ; ils sont souvent difficiles à distinguer de la var. anglica, si ce n’est par leur pollen gén. stérile, de 37-45(-52) µm de diam. En outre, ces différentes plantes ne semblent pas montrer de différences écologiques significatives.

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