Familia Poaceae

Plantes gén. herbacées. Tige (chaume) simple ou rameuse, gén. cylindrique, creuse ou plus rarement pleine, à nœuds pleins. Une seule feuille à chaque nœud, constituée par un limbe et une gaine, cette dernière entourant la tige, à bords libres (gaine fendue) ou plus ou moins soudés entre eux. Limbe gén. linéaire, à nervures parallèles, la médiane gén. plus prononcée que les autres. Souvent, présence d’une ligule, membrane soudée à la face int. du sommet de la gaine, qu’elle dépasse plus ou moins longuement ; plus rarement, ligule nulle ou représentée par des poils. Fleurs hermaphrodites, ou parfois unisexuées, ou encore à organes sexuels plus ou moins avortés (fleurs rudimentaires ou neutres), groupées en épillets. Ceux-ci réunis en épis, en grappes ou en panicules. Chacun des épillets (Fig. 1, p. 875) gén. muni à la base de deux bractées, les glumes, une inf. et une sup., parfois réduites à une seule ou rarement presque nulles. Epillet composé d’une ou de plusieurs fleurs fertiles, alternes et insérées sur un rachis en deux rangées, souvent accompagnées de fleurs stériles ou de fleurs rudimentaires. Chaque fleur (Fig. 1 et 2, p. 875) gén. munie de deux bractées, les glumelles, rarement réduites à une seule. Glumelle inf. (lemme) ayant un nombre impair de nervures, mutique ou munie d’une arête, celle-ci implantée sur le dos ou au sommet de la lemme. Glumelle sup. (paléa ou paléole) plus étroite, souvent membraneuse. A la base des organes sexuels, 2 (parfois 3 ou 0) petites écailles, libres ou soudées entre elles (glumellules ou lodicules), assimilables à un périgone très réduit. Etamines : gén. 3, parfois 2 ou 1, rarement 6 ; anthères fixées au filet par leur dos, bilobées, à lobes libres à chaque extrémité et plus ou moins divergents. Carpelles 2 (3) ; ovaire supère ; 1 loge et 1 ovule. Styles : (1-)2, rarement 3, libres ou plus ou moins soudés entre eux à la base, rarement soudés jusqu’au sommet. Fruit : gén. un caryopse, c’est-à-dire un akène à graine soudée à la paroi interne, rarement un akène ordinaire. — Famille cosmopolite, comprenant env. 10 000 espèces, parmi lesquelles de nombreuses céréales et herbes fourragères.

REM. — 1. – Pour quelques genres, on utilise certains caractères de l’anatomie de la feuille (Fig. 3, p. 875) : nombre de faisceaux, importance du sclérenchyme (formé d’une ou de plusieurs assises), disposition de celui-ci (en manteau continu ou sous forme d’îlots), développement des côtes et des poils sur la face sup. Pour faciliter l’observation de ces caractères, on a avantage à utiliser des préparations colorées. Pour obtenir celles-ci, on opère comme suit : on réalise d’abord, au moyen d’une lame de rasoir, une section transversale aussi mince que possible dans la feuille étudiée ; ces coupes sont placées dans un bain d’hypochlorite de sodium (à défaut eau de Javel) pendant quelques minutes ; on les rince dans l’eau, puis on les passe dans une solution d’acide acétique (ou bien de vinaigre ordinaire) ; on les relave ensuite dans de l’eau, puis on les place pendant 5 minutes dans une solution de vert de méthyle ou de bleu de méthylène à 1 % ; on les lave enfin une dernière fois dans l’eau et on les observe aussitôt entre lame et lamelle.

          2. – Sauf indication contraire, la longueur des glumes ou des glumelles se mesure sans l’arête éventuelle.

REM. — Certaines Poaceae du groupe III présentent rarement des individus monstrueux dont l’épi est fourchu. Ces plantes ne sont pas reprises dans la clé ci-dessous.

OBS. — 1. – On cultive pour l’ornement dans les jardins et les parcs diverses Poaceae. En plus de celles relevant de certains genres analysés dans la clé, citons les suivantes, toutes vivaces :

Cortaderia selloana (Schult. et Schult. f.) Aschers. et Graebn. (Syn. : Gynerium argenteum Nees) (Herbe des pampas. Pampagras. Pampasgras), plante dioïque atteignant 2,5 m de hauteur env., en touffes denses, à feuilles nombreuses, longues, raides, denticulées aux bords et à grande panicule femelle d’un blanc argenté ; rarement subspontané ;

Stipa tenuissima Trin. [Syn. : Nassella tenuissima (Trin.) Barkworth], haut de 30-70 cm, formant des touffes grêles, à feuilles longues (jusqu’à 40 cm), filiformes-enroulées (larges d’env. 0,5 mm), inflorescence en panicule spiciforme, à épillets uniflores, à glumes long. et inégalement aristées, beaucoup plus longues que la lemme, celle-ci d’env. 2-3 mm, pourvue d’une arête flexueuse, capillaire, longue d’env. 5 cm ; rarement subspontané ;

– des représentants du genre Pennisetum L.C.M. Rich., plantes vivaces hautes de 30-100 cm, à inflorescence en panicule spiciforme munie de fascicules de soies (ressemblant à ceux des Setaria, mais caducs en fin de floraison) ; les deux principales espèces en culture sont P. flaccidum Griseb., plante rhizomateuse à inflorescence à axe glabre à scabre et à soies les plus longues atteignant 2 cm de longueur, et P. alopecuroides (L.) Spreng., plante densément cespiteuse à inflorescence à axe long. pubescent et à soies les plus longues atteignant 3 cm de long. Ces plantes ont été signalées à l’état subspontané ;

– diverses espèces de bambous, reconnaissables à leurs tiges ligneuses, ramifiées et à leurs feuilles larges, gén. pétiolées, pourvues de fines nervures perpendiculaires aux nervures longitudinales ; quelques-unes s’observent parfois à l’état subspontané dans d’anciens parcs, notamment : Arundinaria spathacea (Franch.) McClintock [Syn. : Thamnocalamus spathaceus (Franch.) Soderstrom ; Arundinaria murielae Gamble], Pleioblastus pumilus (Mitford) Nakai, Pseudosasa japonica (Siebold et Zucc. ex Steud.) Makino ex Nakai (Syn. : Sasa japonica Siebold et Zucc. ex Steud.), Sasa palmata (Burbidge) E.G. Camus et S. ramosa (Makino) Makino et Shibata [Syn. : Sasaella ramosa (Makino) Makino] et des espèces du genre Phyllostachys Siebold et Zucc.

         2. – Adventices ou subspontanés : Achnatherum calamagrostis (L.) Beauv. [Syn. : Stipa calamagrostis (L.) Wahlenb. ; Lasiagrostis calamagrostis (L.) Link ; Calamagrostis argentea DC.], Aegilops cylindrica Host, A. geniculata Roth (Syn. : A. ovata auct. non L.), Agropyron cristatum (L.) Gaertn. subsp. pectinatum (Bieb.) Tzvelev (Syn. : A. pectiniforme Roem. et Schult.), Aristida congesta Roem. et Schult., Arundo donax L., Axonopus fissifolius (Raddi) Kuhlm., Beckmannia syzigachne (Steud.) Fernald, Cenchrus echinatus L., C. incertus M.A. Curtis, C. longispinus (Hack.) Fernald, Chloris divaricata R. Brown, C. pectinata Benth., C. pycnothrix Trin., C. truncata R. Brown, C. ventricosa R. Brown, C. virgata Swartz, Coix lacryma-jobi L., Crithopsis delileana (Schult.) Roshev., Dactyloctenium radulans (R. Brown) Beauv., Dasypyrum villosum (L.) P. Candargy [Syn. : Secale villosum L. ; Haynaldia villosa (L.) Schur], Dinebra retroflexa (Vahl) Panzer, Enteropogon acicularis (Lindl.) Lazarides (Syn. : Chloris acicularis Lindl.), Eremopoa persica (Trin.) Roshev. (Syn. : Poa persica Trin.), Eremopyrum bonaepartis (Spreng.) Nevski, Eriochloa pseudoacrotricha (Stapf ex Thell.) J.M. Black, Eustachys retusa (Lag.) Kunth, Gastridium ventricosum (Gouan) Schinz et Thell., Hainardia cylindrica (Willd.) Greuter [Syn. : Lepturus cylindricus (Willd.) Trin.; Monerma cylindrica (Willd.) Coss. et Durieu], Helictotrichon sempervirens (Vill.) Pilger, Leptochloa fusca (L.) Kunth [Syn. : Diplachne fusca (L.) Beauv. ex Roem. et Schult.], L. uninervia (J. Presl) Hitchc. et Chase [Syn. : Diplachne uninervia (J. Presl) Parodi], Muhlenbergia mexicana (L.) Trin., Oryza sativa L. (stérile) (G.-D. de Luxembourg), Paspalum dilatatum Poiret, P. distichum L. [Syn. : P. paspalodes (Michaux) Scribner], P. paniculatum L., Pennisetum petiolare (Hochst.) Chiov. [Syn. : Beckeropsis petiolaris (Hochst.) Figari et De Not.], Piptatherum miliaceum (L.) Coss. subsp. miliaceum et subsp. thomasii (Duby) Freitag, Rostraria cristata (L.) Tzvelev [Syn. : Trisetaria cristata (L.) Kerguélen ; Koeleria phleoides (Vill.) Pers. ; Lophochloa cristata (L.) Hyl. ; L. phleoides (Vill.) Reichenb.], Schmidtia kalahariensis Stent, Sporobolus africanus (Poiret) Robyns et Tournay, S. elongatus R. Brown, S. indicus (L.) R. Brown, Stipa verticillata Nees ex Spreng. [Syn. : Austrostipa verticillata (Nees ex Spreng.) S.W.L. Jacobs et Everett], Taeniatherum caput-medusae (L.) Nevski [Syn. : Hordeum caput-medusae (L.) Coss. et Durieu], Trisetaria michelii (Savi) D. Heller [Syn. : Avellinia michelii (Savi) Parl.], Urochloa mutica (Forssk.) T.Q. Nguyen, U. panicoides Beauv., U. plantaginea (Link) R. Webster, U. platyphylla (Munro ex Wright) R. Webster [Syn. : Brachiaria platyphylla (Munro ex Wright) Nash], Zingera pisidica (Boiss.) Tutin et Zizania latifolia (Griseb.) Stapf.

         3. – Divers hybrides intergénériques se rencontrent dans la famille des Poaceae. Les nothogenres ×Calammophila (Ammophila × Calamagrostis) et ×Festulolium (Festuca × Lolium) sont traités respectivement sous les nos 43bis et 68bis ; ×Agropogon (Agrostis × Polypogon) est évoqué sous le n° 45. En plus, on connaît dans le territoire de la Flore le nothogenre ×Festulpia Melderis ex Stace et Cotton (Festuca × Vulpia) : l’hybride Festuca rubra × Vulpia myuros a en effet été observé dans le Mar. sept. et le Brab. occ. (France). C’est une plante vivace, ressemblant végétativement à Festuca rubra, mais à inflorescence beaucoup plus étroite, glumes plus inégales et arêtes plus longues.

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