Anthyllis vulneraria L. (Vulnéraire. Wondklaver. Wundklee). — 10-60 cm. — Mai-sept. — Hémicrypt. — Pelouses, friches, talus, dunes, falaises maritimes, abords des cultures, terrils, le plus souvent sur des sols calcarifères. Parfois cultivé (surtout jadis) comme plante fourragère. — Mar., Boul., Mosan, Lorr., Champ., Eifel centr. : AC ; Pic., Tert. par. : AR ; Camp., Brab. : RR ; ailleurs : adventice ou nul. — Europe, Asie occ. — Mellifère.
OBS. — Espèce extrêmement variable, comprenant en Europe diverses sous-espèces à aire gén. bien délimitée, mais reliées par de fréquents intermédiaires. Des plantes originaires d’Europe centr. ou or. ont probablement été cultivées jadis dans nos régions et se sont apparemment hybridées avec des taxons indigènes, ce qui complique considérablement la taxonomie du groupe. La clé ci-après orientera simplement d’indispensables nouvelles études sur celui-ci :
a. Feuilles caulinaires inf. et moyennes à folioles presque égales entre elles. Calice gén. teinté de rouge au sommet. Tige souvent ascendante, relativement grêle == (subsp. vulneraria) b
Feuilles caulinaires inf. et moyennes à folioles inégales (en particulier la terminale plus grande que les latérales). Tige dressée à dressée-ascendante, plutôt robuste. Corolle jaune == c
b. Rameaux axillaires absents ou peu nombreux et plus courts que les feuilles qui les sous-tendent. Corolle jaune == a. subsp. vulneraria var. vulneraria
Rameaux axillaires nombreux, plus longs que les feuilles qui les sous-tendent. Corolle jaune ou pourpre rose == b. subsp. vulneraria var. langei
c. Calice gén. teinté de rouge au sommet == e. subsp. pseudovulneraria
Calice non teinté de rouge au sommet == d
d. Feuilles surtout présentes vers la base de la tige, celle-ci à poils apprimés == d. subsp. carpatica
Feuilles présentes assez régulièrement sur toute la tige, celle-ci hérissée de poils étalés, au moins dans le bas == e. subsp. polyphylla
a.. subsp. vulneraria var. vulneraria. — Essentiellement dans l’W du territoire de la Flore (Mar., Boul., Pic.,…). — NW de l’Europe.
b.. subsp. vulneraria var. langei Jalás. — Uniquement dans le Mar., où il est relié par des intermédiaires à la var. précédente. — NW de l’Europe.
c.. subsp. pseudovulneraria (Sagorski) J. Duvigneaud [Syn. : subsp. carpatica (Pant.) Nyman var. pseudovulneraria (Sagorski) Cullen]. — Sous-espèce probablement la plus répandue. — Europe occ. et centr.
d.. subsp. carpatica (Pant.) Nyman. [Syn. : subsp. vulgaris (Koch) Corb.]. — Sans doute introduit jadis comme plante fourragère et s’étant alors hybridé avec des populations indigènes et dès lors rarement bien caractérisé ; par contre, récemment inclus dans des « mélanges fleuris » et alors bien typique (talus routiers, terrils…, notamment en Camp. or., Pic. sept. et Brab. occ.). — Europe centr. — [* ?]
e.. subsp. polyphylla (DC.) Nyman. — Mal caractérisé dans le territoire de la Flore, les échantillons tendant vers cette sous-espèce résultant peut-être aussi d’une hybridation entre des plantes introduites et indigènes. — Europe centr. et or., SW de l’Asie. — [*]
En outre, la subsp. iberica (W. Beck.) Jalás ex Cullen, du littoral du SW de l’Europe, a été signalée dans le Mar. mér. Elle ressemble à la subsp. vulneraria var. langei (taxon qui est considéré comme faisant le passage entre les deux sous-espèces) mais présente un port plus ou moins prostré et des feuilles caulinaires à folioles nettement inégales ; sa présence est à confirmer dans le territoire de la Flore.
Enfin, la portée taxonomique du caractère de la pilosité de la tige (poils apprimés ou étalés) est incertaine. C’est ainsi que des plantes paraissant se rapporter à la subsp. vulneraria (celle-ci typiquement à poils apprimés) mais pourvues de poils caulinaires étalés ont été observées dans le NW de la France ; elles ont été rapprochées de la subsp. corbieri (Salmon et Travis) Cullen, réputée endémique des îles Britanniques, mais dont la valeur est elle-même mise en doute par des travaux récents.