1. – Salicornia europaea L. ― Août-oct. ― Thér. ― Deux sous-espèces dans le territoire de la Flore :
Fleurs disposées en petites cymes par 3. Epis ne se désarticulant pas à maturité (Fig. 2, p. 155) == a. subsp. europaea
Fleurs solitaires. Epis se désarticulant à maturité (Fig. 1, p. 155) == b. subsp. disarticulata
a.. subsp. europaea [Syn. : S. ramosissima J. Woods ; S. brachystachya (G. Mey.) D. König ; S. obscura P.W. Ball et Tutin ; S. europaea L. subsp. brachystachya (G. Mey.) Dahmen et Wisskirchen]. (Salicorne rougissante. Roodachtige zeekraal. Rotlicher Queller). ― 5-40 cm. ― Surtout partie sup. des prés salés littoraux et prés salés continentaux, aussi vases salées, vases draguées, fossés des polders récents. ― Mar., Lorr. or. (région de Château-Salins et S de Nancy) : AC. ― Côtes de l’Europe occ., Europe continentale (sols salés).
OBS. ― Ce taxon est très variable et a été divisé par certains auteurs en deux ou plusieurs espèces, en particulier S. europaea s.str. et S. ramosissima. Dans le territoire de la Flore, l’opinion des botanistes a fortement varié en ce qui concerne l’opportunité de faire ou non cette distinction et la répartition qu’auraient ces taxons s’ils sont séparés. Selon certains, la plante de Lorraine serait S. ramosissima et celle du littoral S. europaea ; pour d’autres, on trouverait effectivement en Lorraine uniquement S. ramosissima, mais celui-ci se rencontrerait aussi dans le Mar. (mér. ?) en compagnie de S. europaea ; enfin d’autres, s’appuyant en partie sur l’étude des populations de pays voisins, estiment que les caractères différentiels sont trop fluctuants et qu’il convient de ne reconnaître qu’une seule espèce. Les données moléculaires vont dans le même sens et c’est donc le point de vue qui a été retenu ici. Il reste que les populations lorraines présentent une certaine originalité révélée par les études moléculaires, mais les caractères morphologiques ne permettent guère une distinction taxonomique. Quant au nom S. obscura, il a souvent été utilisé pour des plantes à première vue intermédiaires entre les Salicornia à 2n = 18 et à 2n = 36, mais les études moléculaires ne confirment pas cette hypothèse. A noter enfin que le port de la plante, dressé à plus ou moins couché-ascendant, s’observe de façon sporadique et que la portée taxonomique de cette variation reste peu connue.
b.. subsp. disarticulata (Moss) Lambinon et Vanderpoorten (Syn. : S. disarticulata Moss ; S. pusilla auct. non J. Woods). (Salicorne à fleurs solitaires. Eenbloemige zeekraal. Einblütiger Queller). ― 5-25 cm. ― Prés salés, surtout sur substrat sableux. ― Mar. (surtout mér.) : RR. ― Côtes de l’Europe occ., de la Bretagne à la Zélande et au S des îles Britanniques. ― †
OBS. ― Ce Salicornia est le plus facile à identifier, du fait de ses fleurs solitaires. Il est néanmoins subordonné ici à S. europaea en raison de la fréquence des hybrides avec S. europaea subsp. europaea (nsubsp. marshallii Lambinon et Vanderpoorten, qui se reconnaît facilement à la présence dans le même épi fertile de fleurs solitaires et d’autres disposées en petites cymes par 2-3) et de la grande similitude entre les deux taxons révélée par les études moléculaires. L’aire géographique beaucoup plus limitée de la subsp. disarticulata justifie le rang de sous-espèce.