Nymphaea alba L. — Hydrogéoph. — Trois sous-espèces signalées dans le territoire de la Flore, mais restant mal connues, d’autant plus qu’elles sont réputées pouvoir s’hybrider entre elles ; la détermination d’un individu isolé est dès lors souvent aléatoire ; c’est l’ensemble de la population qui doit être si possible examiné (certains caractères ne s’observant bien qu’à l’état frais) ;
a. Limbe foliaire à nervures basales courbées, convergentes vers le bas, saillantes à la face inf. (Fig. 2, p. 63). Disque stigmatique atteignant au plus les 4/5 de la largeur de l’ovaire à (5-)8-14(-16) rayons. Extrémité de l’axe de l’ovaire faisant saillie au centre du disque stigmatique en forme de colonne 1,5-3 fois aussi haute que large. Etamines int. à filet fortement élargi au milieu (Fig. 4, p. 63). Base de la fleur faiblement concave, à section subtétragonale à angles arrondis. Graines longues de 3-5 mm. Pollen jaune vif, gén. ovoïde, de (35-)40-45(-55) µm de long, à surface munie de tubercules ou de papilles plus courts que leur largeur. Fleurs restant à moitié fermées et dès lors de forme obconique, de 5-13(-16) cm de diam. == c. subsp. candida
Limbe foliaire à nervures basales à peu près droites, divergentes, peu saillantes à la face inf. (Fig. 1, p. 63). Disque stigmatique atteignant au moins les 4/5 de la largeur de l’ovaire, à (8-)14-20(-25) rayons. Extrémité de l’axe de l’ovaire faisant saillie au centre du disque stigmatique en forme de bosse conique env. aussi haute que large. Etamines int. à filet non ou à peine élargi au milieu (Fig. 3, p. 63). Base de la fleur plane ou faiblement convexe, à section subcirculaire. Graines longues de 2-3(-3,4) mm. Pollen jaune pâle, ovoïde à subglobuleux, de (25-)30-40(-50) µm de long, à surface munie de papilles gén. beaucoup plus longues que larges (mais parfois courtement papilleuse ?) == b
b. Fleurs restant à moitié fermées et dès lors de forme obconique, de 5-12 cm de diam. Fruit subglobuleux, dépourvu de cicatrices d’étamines dans la partie sup. Pollen à surface munie de papilles gén. plus courtes que chez la subsp. alba == b. subsp. occidentalis
Fleurs s’ouvrant en étoile, de 9-20 cm de diam. Fruit subglobuleux, pourvu de cicatrices d’étamines jusqu’au sommet == a. subsp. alba
a.. subsp. alba (Nénuphar blanc commun. Gewone witte waterlelie. Gewöhnliche weisse Seerose). — Juill.-sept. — Eaux calmes ou à courant faible, eutrophes à oligotrophes. — Camp. : AC-AR ; ailleurs : AR-R, sauf Haute Ard. et Eifel centr. : nul. Souvent cultivé pour l’ornement dans les pièces d’eau et naturalisé. — Europe, Asie occ., Afrique du Nord.
OBS. — L’indigénat de ce taxon dans une bonne partie de ses localités est douteux. A côté de plantes similaires aux individus sauvages, on rencontre des Nymphaea à fleurs roses ou pourpres, qui ont été parfois rapportés à la f. rosea C. Hartm., mais qui correspondent probablement souvent à des cultivars variés (y compris quelquefois à fleurs teintées de jaune), en grande partie d’origine hybride, désignés parfois sous le nom de N. ×marliacea Lat.-Marl. Ces taxons peuvent aussi s’observer à l’état subspontané, voire naturalisé.
b.. subsp. occidentalis (Ostenf.) Hyl. [Syn. : N. occidentalis (Ostenf.) Moss ; N. candida auct. non C. Presl]. (Nénuphar blanc occidental. Westelijke witte waterlelie. Westliche weisse Seerose). — Juill.-août. — Eaux calmes. — Mar. (surtout mér.) : R ; Camp., Pic., Brab., Lorr., Tert. par. : RR. — Europe occ. et mér.
OBS. — Cette sous-espèce reste difficile à caractériser et de valeur taxonomique douteuse pour de nombreux auteurs. L’identité exacte des populations à petites fleurs et petites feuilles du territoire de la Flore serait à revoir (voir aussi l’obs. sous la sous-espèce suivante). Bien que ressemblant superficiellement à la subsp. candida, la subsp. occidentalis est beaucoup plus proche de la subsp. alba et les intermédiaires avec cette dernière sont réputés fréquents ; la différence signalée par certains auteurs dans la morphologie du pollen entre les subsp. alba et occidentalis reste à étudier dans le territoire de la Flore.
c.. subsp. candida (C. et J. Presl) Korsh. (Syn. : N. candida C. et J. Presl). (Nénuphar blanc boréal. Noordelijke waterlelie. Glänzende Seerose). — Juill.-sept. — Hydrogéoph. — Eaux calmes, plus ou moins oligotrophes. — Camp. : RR. — Europe sept. et N de l’Europe centr., Sibérie occ.
OBS. — Sous-espèce très mal connue dans le territoire de la Flore, peut-être confondue avec Nymphaea alba subsp. occidentalis, les deux taxons présentant des fleurs de forme obconique et non largement étalées en étoile à la surface de l’eau, comme c’est le cas chez la subsp. alba ; ici également, le caractère le plus fiable pour identifier la subsp. candida serait la morphologie du pollen ; la question est à réétudier dans le territoire de la Flore.