REM. — Genre difficile, en raison notamment de la variabilité des espèces ; avec une certaine habitude, il se révèle toutefois abordable même pour l’amateur. Lors de l’étude d’une récolte, il convient d’analyser des plantes complètes, de préférence ayant un peu dépassé le stade de la floraison ; il est aussi recommandé d’effectuer les mesures sur plusieurs pieds. La mesure indiquée pour l’épillet n’est pas la longueur totale (variable suivant le nombre de fleurs) mais bien la distance entre la base de celui-ci (donc sous la glume inf.) et le sommet de la 4e fleur, arête exceptée. Etant donné la variation dans la dimension des lemmes dans un même épillet, on examinera toujours la lemme de la deuxième fleur (comptée à partir de la base de l’épillet) ; la mesure de celle-ci se fera en excluant l’arête.
Dans certains cas, il est nécessaire de procéder à l’examen anatomique de la feuille. Celui-ci est réalisé à partir des pousses stériles produites par le même rhizome que la pousse fertile (chaume). Il est indispensable de choisir soigneusement un endroit standard : le milieu de l’avant-dernière feuille (c’est-à-dire de la feuille sup. complètement développée). Le diamètre (c’est-à-dire la plus grande dimension relevée dans la section foliaire) sera mesuré sur la coupe transversale, au moyen d’un micromètre oculaire. Un caractère important concerne le niveau de soudure des gaines foliaires. Celui-ci doit être observé non pas sur les gaines de la tige mais sur les pousses stériles, là où se fait l’étude de la section foliaire.
On appelle « pousse intravaginale » (Fig. 74A, p. 953) une pousse stérile dont les feuilles se développent à l’intérieur de la gaine foliaire inf. qui entoure complètement la base de celles-ci ; ce mode de développement donne naissance à des touffes plus ou moins compactes. On nomme par ailleurs « pousse extravaginale » (Fig. 74B, p. 953) une pousse stérile qui perce latéralement la base de la gaine inf., les feuilles se développant hors de celle-ci, ce qui donne souvent naissance à une structure rhizomateuse. Dans les cas douteux, un bon caractère distinctif entre les deux types de pousses est le suivant : dans les pousses intravaginales, les premières feuilles écailleuses produites sont allongées, presque aussi longues que la gaine inf., celle-ci portant un limbe env. aussi long que les suivants, alors que, dans les pousses extravaginales, il y a d’abord production d’écailles bien plus courtes que la gaine inf., celle-ci portant un limbe beaucoup plus réduit que les suivants (Fig. 74A et B, p. 953). Les deux types de pousses peuvent parfois coexister dans la même plante : celle-ci présente dans ce cas un aspect intermédiaire et l’examen soigneux de ses pousses est indispensable.
OBS.—1.–On cultive pour l’ornement dans les jardins et dans les parcs des Festuca cespiteux, principalement F. glauca Vill. et F. gautieri (Hack.) K. Richt. subsp. scoparia (A. Kerner et Hack.) Kerguélen [Syn.: F. ramondii Patzke; F. scoparia (A. Kerner et Hack.) Nyman non Hook. f.]; ces plantes s’observent parfois à l’état subspontané.
2.–Dans le territoire de la Flore, on a aussi donné erronément le nom de Festuca glauca à divers taxons pruineux du groupe de F. ovina: F. pallens, F. longifolia subsp. pseudocostei, F. marginata,…
3.–Les hybrides spontanés entre les espèces sont très rares dans ce genre. On a signalé dans le territoire de la Flore l’hybride Festuca ×schlickumii Grantzow [Syn.: Schedonorus ×schlickumii (Grantzow) Holub] (F. gigantea × pratensis); d’autres pourraient également s’y rencontrer. Ces hybrides interspécifiques sont stériles; leurs épillets et leur panicule sont plus ou moins intermédiaires entre ceux des parents.