(*) Par J. Lambinon et A. Vanderpoorten.
REM. — 1. – Une étude sérieuse des Salicornia ne peut gén. se faire que sur des plantes fraîchement récoltées, se trouvant en fin de floraison ou en début de fructification. Les matériaux recueillis en été sont gén. indéterminables. L’étude des échantillons d’herbier est très difficile. On peut conserver des échantillons en alcool, mais ils perdent alors leur coloration, critère largement utilisé par certains auteurs pour l’identification ; il est donc utile de réaliser aussi des photos en couleurs.
2. – La classification de ces halophytes donne lieu depuis longtemps à la confrontation de deux systèmes taxonomiques très différents : l’un ne reconnaît dans nos régions qu’une seule espèce, très variable, Salicornia europaea L. s.l. ; l’autre multiplie le nombre d’espèces, en se basant sur des caractères morphologiques assez ténus (y compris la coloration) plus ou moins corrélés à l’écologie et à la répartition des taxons distingués. Un apport important a été la reconnaissance de deux niveaux de ploïdie : d’une part des Salicornia diploïdes (2n = 18) et d’autre part des tétraploïdes (2n = 36) ; cette distinction correspond en effet assez bien à des différences morphologiques et écologiques assez tranchées. Par contre, l’individualisation de plusieurs taxons (avec le cas échéant des hybrides entre certains d’entre eux) au sein de ces deux groupes a été acceptée ou non selon les auteurs et la région et la controverse en la matière reste ouverte. Des études biochimiques récentes, utilisant les techniques moléculaires, montrent la difficulté, voire l’impossibilité de corréler leurs résultats à une multiplication des taxons reconnus. Le système taxonomique adopté ici reste donc« prudent » : il tient compte de ces résultats récents, en particulier en ne reconnaissant que deux espèces correspondant aux deux niveaux de ploïdie ; il tente néanmoins de faire la corrélation avec des systèmes antérieurs plus pulvérisateurs. La poursuite des études moléculaires, à une large échelle géographique, apportera peut-être des données supplémentaires en la matière.
OBS. — Les salicornes jeunes, cueillies au printemps, constituent un condiment apprécié.