Familia Orchidaceae

Plantes herbacées vivaces, pourvues de rhizomes ou de tubercules. Feuilles à nervures parallèles (accompagnées parfois de nervures transversales), réduites à des écailles ou à des gaines membraneuses chez certaines espèces saprophytiques. Inflorescence : gén. un épi ou une grappe. Fleurs hermaphrodites, souvent vivement colorées, à symétrie bilatérale. Périgone à 6 pièces disposées en 2 verticilles et gén. toutes pétaloïdes ; parfois les pièces int. pétaloïdes et les pièces ext. sépaloïdes ; une pièce du verticille int., le labelle, gén. beaucoup plus grand que les autres pièces du périgone et présentant une forme particulière ; ce labelle souvent pourvu d’un éperon à la base. Anthères et stigmates insérés sur une colonne centrale, le gynostème. Etamines : 1 ou 2, à anthère sessile ; celle-ci à 2 loges, fixée au sommet ou à proximité du sommet du gynostème. Pollen gén. agglutiné, dans chaque loge, en une petite masse, appelée pollinie, souvent atténuée à la base en un petit pédicelle, le caudicule, fixé à un disque visqueux basilaire, le rétinacle. Carpelles : 3, soudés entre eux ; ovaire infère et souvent tordu, à une loge ; un grand nombre d’ovules minuscules, à placentation pariétale ; trois stigmates fertiles ou, plus communément, deux stigmates fertiles, le troisième transformé en un appendice en forme de bec ou parfois subglobuleux, appelé rostellum, ou bien nul. Fruit : une capsule, s’ouvrant par 3 ou par 6 fentes longitudinales. Graines minuscules et très nombreuses. — Famille cosmopolite, comprenant env. 20 000 espèces, particulièrement répandues dans les zones tropicales et équatoriale.

REM. — 1. – La préparation des Orchidaceae pour l’herbier est difficile et les exemplaires séchés, même avec soin, sont malaisés à étudier. Il est donc important de noter sur le frais la couleur et même la forme des fleurs. Le dessin ou la photo sont souvent utiles, voire indispensables, en la matière. Il est vivement conseillé de sécher des fleurs séparées, coupées éventuellement au-dessus de l’ovaire, en étalant le labelle ; une dessiccation rapide assure souvent la conservation de leurs coloris. Il convient également de relever la présence éventuelle de taches sur les feuilles et la forme de ces taches.

          2. – A l’état frais ou parfois sec, beaucoup d’Orchidaceae ont une odeur très caractéristique qu’il est utile de noter et qui peut faciliter les identifications. Ainsi notamment : odeur de coumarine : Orchis militaris, O. purpurea, O. simia ; odeur de punaise des bois : Orchis coriophora ; odeur de vanille ou de miel : Gymnadenia odoratissima, Herminium monorchis ; odeur d’œillet : les Platanthera ; odeur musquée: Himantoglossum hircinum ; etc.

          3. – La fécondation est gén. réalisée par le truchement d’insectes butineurs. Ceux-ci transportent involontairement les pollinies fixées à leur corps, gén. par le disque basilaire visqueux (le rétinacle).

          4. – La plupart des Orchidaceae possèdent des mycorhizes. Les graines, minuscules et de structure très simplifiée, germent, dans la nature, à l’intervention du mycélium de champignons spéciaux.

          5. – Les Orchidaceae produisent des tiges florifères avec une abondance très variable d’une année à l’autre. Les indications quant à leur fréquence dans un district phytogéographique donné n’ont donc qu’une valeur relative.

          6. – Un grand nombre d’Orchidaceae recensées dans cette Flore sont des plantes rares, légalement protégées. Aucune récolte ne devrait être faite, si ce n’est dans des cas exceptionnels et exclusivement par des botanistes spécialisés dans ce groupe. Une seule fleur prélevée sur une inflorescence ou une bonne macrophotographie en couleurs permettent d’ailleurs de déterminer l’espèce dans la plupart des cas ; les caractères de la souche (tubercules, rhizome…) sont indiqués ici par souci de précision, mais cela ne justifie pas pour autant de déterrer les plantes concernées.

OBS. — La délimitation de certains genres d’Orchidaceae a donné lieu à des travaux récents, prenant en compte des critères cytologiques, moléculaires et autres, qui confirment souvent les données connues sur les possibilités d’hybridation entre certaines espèces. Ces données bouleversent singulièrement les traditions taxonomiques et nomenclaturales. Nous en avons tenu compte avec prudence, en attendant de nouvelles confirmations de la pertinence de ce système taxonomique rénové. Plus précisément :

– le genre Listera est transféré dans le genre Neottia ;

– « Orchis » ustulata et « O. » tridentata sont transférés dans le genre Neotinea ;

– « Aceras » anthropophorum est inclus dans le genre Orchis (ce qui s’accorde bien avec la fréquence relative des hybrides avec certains Orchis) ;

– la limite entre les genres Orchis et Anacamptis est particulièrement contestée, ce dernier genre comprenant pour certains auteurs, outre A. pyramidalis, les Orchis suivants : O. coriophora, O. morio, O. laxiflora et O. palustris ; provisoirement au moins, ce nouveau système, qui peut aller plus loin dans le découpage au niveau générique, n’a cependant pas été suivi ici (*) ;

Coeloglossum viride est inclus par ces travaux récents dans le genre Dactylorhiza ; ici aussi, on a préféré ne pas effectuer formellement ce regroupement.

La synonymie indiquée dans tous ces cas permet cependant à ceux qui le souhaitent de choisir le système taxonomique auquel ils adhèrent.

(*) Une autre formule, proposée par certains, est au contraire de traiter le genre Orchis dans un sens large, incluant non seulement Aceras, mais aussi Neotinea et Anacamptis.

OBS. — Divers hybrides intergénériques se rencontrent dans la familie des Orchidaceae.On connaît en particulier les suivants dans le territoire de la Flore:

– des hybrides de Dactylorhiza fuchsii avec les deux espèces de Gymnadenia: Dactylorhiza fuchsii × Gymnadenia conopsea Dactylodenia st-quintinii (Godf.) J. Duvigneaud], connu du Boul. et du Tert. par., et Dactylorhiza fuchsii × Gymnadenia odoratissima Dactylodenia lawalreei P. Delforge et Tyteca), connu du Tert. par.;

– l’hybride Anacamptis pyramidalis × Gymnadenia conopsea Gymnanacamptis anacamptis (Wilms) Aschers. et Graebn.; Syn.: ×Gymnanacamptis aschersonii E.G. Camus, Bergon et A. Camus], signalé en Lorr. française.

Voir aussi, p. 1018, les hybrides d’Orchis anthropophora (Syn.: Aceras anthropophorum) avec d’autres espèces du genre Orchis, traités dans un nothogenre ×Orchiaceras par les auteurs séparant le genre Aceras.

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